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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

M. de Marquet regardait son greffier.

– Oh ! monsieur, débuta Rouletabille, n’en veuillez pas « à ce brave homme » si j’ai forcé la consigne : ce n’est pas à M. de Marquet que je veux avoir l’honneur de parler : c’est à M.  « Castigat Ridendo !… ». Permettez-moi de vous féliciter, en tant que courriériste théâtral à l’Époque… »

Et Rouletabille, m’ayant présenté d’abord, se présenta ensuite.

M. de Marquet, d’un geste inquiet, caressait sa barbe en pointe. Il exprima en quelques mots à Rouletabille qu’il était trop modeste auteur pour désirer que le voile de son pseudonyme fût publiquement levé, et il espérait bien que l’enthousiasme du journaliste pour l’œuvre du dramaturge n’irait point jusqu’à apprendre aux populations que M.  « Castigat Ridendo » n’était autre que le juge d’instruction de Corbeil.

« L’œuvre de l’auteur dramatique pourrait nuire, ajouta-t-il, après une légère hésitation, à l’œuvre du magistrat… surtout en province où l’on est resté un peu routinier…

– Oh ! comptez sur ma discrétion ! » s’écria Rouletabille en levant des mains qui attestaient le Ciel.

Le train s’ébranlait alors…

« Nous partons ! fit le juge d’instruction, surpris de nous voir faire le voyage avec lui.

– Oui, monsieur, la vérité se met en marche… dit en souriant aimablement le reporter… en mar-