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JOSEPH ROULETABILLE

votre talent à faire acquitter les coupables ; mais, si vous êtes un jour magistrat instructeur, combien vous sera-t-il facile de faire condamner les innocents !… Vous êtes vraiment doué, jeune homme ! »

Sur quoi, il fuma avec énergie, et reprit :

« On ne trouvera aucune trappe, et le mystère de la « Chambre Jaune » deviendra de plus en plus mystérieux. Voilà pourquoi il m’intéresse. Le juge d’instruction a raison : on n’aura jamais vu quelque chose de plus étrange que ce crime-là…

– Avez-vous quelque idée du chemin que l’assassin a pu prendre pour s’enfuir ? demandai-je.

– Aucune, me répondit Rouletabille, aucune pour le moment… Mais j’ai déjà mon idée faite sur le revolver, par exemple… Le revolver n’a pas servi à l’assassin…

– Et à qui donc a-t-il servi, mon Dieu ?…

– Eh bien, mais… « à Mlle Stangerson… »

– Je ne comprends plus, fis-je… ou mieux je n’ai jamais compris… »

Rouletabille haussa les épaules :

« Rien ne vous a particulièrement frappé dans l’article du Matin ?

– Ma foi non… j’ai trouvé tout ce qu’il raconte également bizarre…

– Eh bien, mais… et la porte fermée à clef ?

– C’est la seule chose naturelle du récit…

– Vraiment !… Et le verrou ?…

– Le verrou ?

– Le verrou poussé à l’intérieur ?… Voilà bien