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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

sérieuse exaltation. Il agitait le Matin d’une main fébrile. Il me cria :

« Eh bien, mon cher Sainclair… Vous avez lu ?…

– Le crime du Glandier ?

– Oui ; la « Chambre Jaune ! » Qu’est-ce que vous en pensez ?

– Dame, je pense que c’est le « diable » ou la « Bête du bon Dieu » qui a commis le crime.

– Soyez sérieux.

– Eh bien, je vous dirai que je ne crois pas beaucoup aux assassins qui s’enfuient à travers les murs. Le père Jacques, pour moi, a eu tort de laisser derrière lui l’arme du crime et, comme il habite au-dessus de la chambre de Mlle Stangerson, l’opération architecturale à laquelle le juge d’instruction doit se livrer aujourd’hui va nous donner la clef de l’énigme, et nous ne tarderons pas à savoir par quelle trappe naturelle ou par quelle porte secrète le bonhomme a pu se glisser pour revenir immédiatement dans le laboratoire, auprès de M. Stangerson qui ne se sera aperçu de rien. Que vous dirais-je ? C’est une hypothèse !… »

Rouletabille s’assit dans un fauteuil, alluma sa pipe, qui ne le quittait jamais, fuma quelques instants en silence, le temps sans doute de calmer cette fièvre qui, visiblement, le dominait, et puis il me méprisa :

« Jeune homme ! fit-il, sur un ton dont je n’essaierai point de rendre la regrettable ironie, jeune homme… vous êtes avocat, et je ne doute pas de