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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

raisons de la démarche de l’homme au bureau de poste, Frédéric Larsan se l’est tenu, mais, en l’appliquant à Robert Darzac. Vous pensez bien que le juge d’instruction, et que Larsan, et que moi-même nous avons tout fait pour avoir, au bureau de poste, des détails précis sur le singulier personnage du 24 octobre. Mais on n’a pu savoir d’où il venait ni où il s’en est allé ! En dehors de cette description qui le fait ressembler à M. Robert Darzac, rien ! J’ai fait annoncer dans les plus grands journaux : « Une forte récompense est promise au cocher qui a conduit un client au bureau de poste 40, dans la matinée du 24 octobre, vers les dix heures. S’adresser à la rédaction de l’Époque, et demander M. R. » Ça n’a rien donné. En somme, cet homme est peut-être venu à pied ; mais, puisqu’il était pressé, c’était une chance à courir qu’il fût venu en voiture. Je n’ai pas, dans ma note aux journaux, donné la description de l’homme pour que tous les cochers qui pouvaient avoir, vers cette heure-là, conduit un client au bureau 40, vinssent à moi. Il n’en est pas venu un seul. Et je me suis demandé nuit et jour : « quel est donc cet homme qui ressemble aussi étrangement à M. Robert Darzac et que je retrouve achetant la canne tombée entre les mains de Frédéric Larsan ? » Le plus grave de tout est que M. Darzac, « qui avait à faire, à la même heure, à l’heure où son sosie se présentait au bureau de poste, un cours à la Sorbonne, ne l’a pas fait ». Un de ses amis le remplaçait. Et, quand on l’interroge sur l’emploi