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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

sait exactement ce qu’il faut penser de ce qu’il dit !… »

– Dans l’esprit de Frédéric Larsan, cette canne doit être une bien précieuse canne, une canne à conviction… Mais de quelle façon ? Car, toujours à cause de l’heure de l’achat, elle ne pouvait se trouver entre les mains de l’assassin…

– L’heure ne gênera pas Larsan… Il n’est pas forcé d’adopter mon système qui commence par introduire l’assassin dans la « Chambre Jaune », entre cinq et six ; qu’est-ce qui l’empêche, lui, de l’y faire pénétrer entre dix heures et onze heures du soir ? À ce moment, justement, M. et Mlle  Stangerson, aidés du père Jacques, ont procédé à une intéressante expérience de chimie dans cette partie du laboratoire occupée par les fourneaux. Larsan dira que l’assassin s’est glissé derrière eux, tout invraisemblable que cela paraisse… Il l’a déjà fait entendre au juge d’instruction… Quand on le considère de près, ce raisonnement est absurde, attendu que le familier – « si familier il y a » – devait savoir que le professeur allait bientôt quitter le pavillon ; et il y allait de sa sécurité, à lui familier, de remettre ses opérations après ce départ… Pourquoi aurait-il risqué de traverser le laboratoire pendant que le professeur s’y trouvait ? Et puis, quand le familier se serait-il introduit dans le pavillon ?… Autant de points à élucider avant d’admettre «  l’imagination de Larsan ». Je n’y perdrai pas mon temps, quant à moi, car « j’ai un système irréfutable » qui ne