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OÙ L’ON COMMENCE…

qui avait passé là était d’abord monté dans mon grenier, m’avait pris mon revolver dans mon tiroir et s’en était servi pour ses mauvais desseins. C’est alors que nous avons constaté, en examinant les cartouches, que l’assassin avait tiré deux coups de revolver. Tout de même, monsieur, j’ai eu de la veine, dans un pareil malheur, que M. Stangerson se soit trouvé là, dans son laboratoire, quand l’affaire est arrivée et qu’il ait constaté de ses propres yeux que je m’y trouvais moi aussi, car, avec cette histoire de revolver, je ne sais pas où nous serions allés ; pour moi, je serais déjà sous les verrous. Il n’en faut pas davantage à la justice pour faire monter un homme sur l’échafaud ! »

Le rédacteur du Matin fait suivre cette interview des lignes suivantes :

« Nous avons laissé, sans l’interrompre, le père Jacques nous raconter grossièrement ce qu’il sait du crime de la « Chambre Jaune ». Nous avons reproduit les termes mêmes dont il s’est servi ; nous avons fait seulement grâce au lecteur des lamentations continuelles dont il émaillait sa narration. C’est entendu, père Jacques ! C’est entendu, vous aimez bien vos maîtres ! Vous avez besoin qu’on le sache, et vous ne cessez de le répéter, surtout depuis la découverte du revolver. C’est votre droit et nous n’y voyons aucun inconvénient ! Nous aurions voulu poser bien des questions encore au père Jacques – Jacques-Louis Moustier – mais on est venu justement