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dans la terre fraîche attestait qu’il y avait eu là, récemment, une pierre. Larsan rechercha cette pierre sans la trouver et imagina tout de suite qu’elle avait servi à l’assassin à maintenir au fond de l’étang les souliers dont l’homme voulait se débarrasser. Le calcul de Fred était excellent et le succès de ses recherches l’a prouvé. Ceci m’avait échappé ; mais il est juste de dire que mon esprit était déjà parti par ailleurs, car, « par le trop grand nombre de faux témoignages de son passage laissé par l’assassin » et par la mesure des pas noirs correspondant à la mesure des pas du père Jacques, que j’ai établie sans qu’il s’en doutât sur le plancher de la « Chambre Jaune », la preuve était déjà faite, à mes yeux, que l’assassin avait voulu détourner le soupçon du côté de ce vieux serviteur. C’est ce qui m’a permis de dire à celui-ci, si vous vous le rappelez, que, puisque l’on avait trouvé un béret dans cette chambre fatale, il devait ressembler au sien, et de lui faire une description du mouchoir en tous points semblable à celui dont je l’avais vu se servir. Larsan et moi, nous sommes d’accord jusque-là, mais nous ne le sommes plus à partir de là, et cela va être terrible, car il marche de bonne foi à une erreur qu’il va me falloir combattre « avec rien » !

Je fus surpris de l’accent profondément grave dont mon jeune ami prononça ces dernières paroles.

Il répéta encore :