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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

va-et-vient du service… Il y a eu une expérience de chimie qui a pu tenir, entre dix et onze heures, M. Stangerson, sa fille et le père Jacques autour des fourneaux… dans ce coin de la haute cheminée… Qui me dit que l’assassin… un familier ! un familier !… n’a pas profité de ce moment pour se glisser dans la « Chambre Jaune », après avoir, dans le lavatory, retiré ses souliers ?

– C’est bien improbable ! fit M. Stangerson.

– Sans doute, mais ce n’est pas impossible… Aussi je n’affirme rien. Quant à sa sortie, c’est autre chose ! Comment a-t-il pu s’enfuir ? « Le plus naturellement du monde ! »

Un instant, Frédéric Larsan se tut. Cet instant nous parut bien long. Nous attendions qu’il parlât, avec une fièvre bien compréhensible.

« Je ne suis pas entré dans la « Chambre Jaune », reprit Frédéric Larsan, mais j’imagine que vous avez acquis la preuve qu’on ne pouvait en sortir « que par la porte ». C’est par la porte que l’assassin est sorti. Or, puisqu’il est impossible qu’il en soit autrement, c’est que cela est ! Il a commis le crime et il est sorti par la porte ! À quel moment ! Au moment où cela lui a été le plus facile, « au moment où cela devient le plus explicable, » tellement explicable qu’il ne saurait y avoir d’autre explication. Examinons donc les « moments » qui ont suivi le crime. Il y a le premier moment, pendant lequel se trouvent, devant la porte, prêts à lui barrer le chemin, M. Stangerson et le père