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OÙ FRÉDÉRIC LARSAN EXPLIQUE…

ce meuble que j’ai fait construire moi-même, cette serrure spéciale, cette clef unique, tout cela est le résultat de mes craintes inspirées par une triste expérience. »

M. Dax déclara : « Très intéressant ! » et M. Joseph Rouletabille demanda des nouvelles du réticule. Ni M. Stangerson, ni le père Jacques n’avaient, depuis quelques jours, vu le réticule de Mlle  Stangerson. Nous devions apprendre, quelques heures plus tard, de la bouche même de Mlle  Stangerson, que ce réticule lui avait été volé ou qu’elle l’avait perdu, et que les choses s’étaient passées de la sorte que nous les avaient expliquées son père, qu’elle était allée, le 23 octobre, au bureau de poste 40, et qu’on lui avait remis une lettre qui n’était, affirma-t-elle, que celle d’un mauvais plaisant. Elle l’avait immédiatement brûlée.

Pour en revenir à notre interrogatoire, ou plutôt à notre « conversation », je dois signaler que le chef de la Sûreté, ayant demandé à M. Stangerson dans quelles conditions sa fille était allée à Paris le 20 octobre, jour de la perte du réticule, nous apprîmes ainsi qu’elle s’était rendue dans la capitale, « accompagnée de M. Robert Darzac, que l’on n’avait pas revu au château depuis cet instant jusqu’au lendemain du crime ». Le fait que M. Robert Darzac était aux côtés de Mlle  Stangerson, dans les grands magasins de la Louve quand le réticule avait disparu, ne pouvait passer inaperçu et retint assez fortement notre attention.