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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

de la première absence du père Jacques, avant le lavage qui a eu lieu à cinq heures et demie !

L’assassin, après qu’il eut défait ses chaussures, qui, certainement le gênaient, les a portées à la main dans le lavatory et les y a déposées au seuil, car, sur la poussière du lavatory, il n’y a pas trace de pieds nus ou enfermés dans des chaussettes », « ou encore dans d’autres chaussures ». Il a donc déposé ses chaussures à côté de son paquet. Le vol était déjà, à ce moment, accompli. Puis l’homme retourne à la « Chambre Jaune » et s’y glisse alors sous le lit où la trace de son corps est parfaitement visible sur le plancher et même sur la natte qui a été, à cet endroit, légèrement roulée et très froissée. Des brins de paille même, fraîchement arrachés, témoignent également du passage de l’assassin sous le lit.

– Oui, oui, cela nous le savons… dit M. de Marquet.

– Ce retour sous le lit prouve que le vol, continua cet étonnant gamin de journaliste, « n’était point le seul mobile de la venue de l’homme ». Ne me dites point qu’il s’y serait aussitôt réfugié en apercevant, par la fenêtre du vestibule, soit le père Jacques, soit M. et Mlle  Stangerson s’apprêtant à rentrer dans le pavillon. Il était beaucoup plus facile pour lui de grimper au grenier, et, caché, d’attendre une occasion de se sauver, « si son dessein n’avait été que de fuir ». Non ! Non ! « Il fallait que l’assassin fût dans la « Chambre Jaune ».