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OÙ FRÉDÉRIC LARSAN EXPLIQUE…

M. Stangerson et sur ce ton froid qui est la marque, selon moi, des solides intelligences, et des caractères fortement trempés.

« Mlle  Stangerson ne devait-elle pas prochainement se marier ? »

Le professeur regarda douloureusement M. Robert Darzac.

« Avec mon ami que j’eusse été heureux d’appeler mon fils… avec M. Robert Darzac…

Mlle  Stangerson va beaucoup mieux et se remettra rapidement de ses blessures. C’est un mariage simplement retardé, n’est-ce pas, monsieur ? insista le chef de la Sûreté.

– Je l’espère.

– Comment ! Vous n’en êtes pas sûr ? »

M. Stangerson se tut. M. Robert Darzac parut agité, ce que je vis à un tremblement de sa main sur sa chaîne de montre, car rien ne m’échappe. M. Dax toussotta comme faisait M. de Marquet quand il était embarrassé.

« Vous comprendrez, monsieur Stangerson, dit-il, que dans une affaire aussi embrouillée, nous ne pouvons rien négliger ; que nous devons tout savoir, même la plus petite, la plus futile chose se rapportant à la victime… Qu’est-ce donc qui vous a fait croire que, dans la quasi-certitude, où nous sommes, maintenant, que Mlle  Stangerson vivra, ce mariage pourra ne pas avoir lieu ? Vous avez dit : « J’espère. » Cette espérance m’apparaît comme un doute. Pourquoi doutez-vous ? »