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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

c’est impossible ! parce que la concierge tenait la lampe et n’a pas bougé du seuil de la chambre ; parce que, moi, sitôt la porte défoncée, je me mis à genoux près du corps de mon enfant, « et qu’il était impossible que l’on sortît ou que l’on entrât de cette chambre par cette porte sans enjamber le corps de ma fille et sans me bousculer, moi » ! C’est impossible, parce que le père Jacques et le concierge n’ont eu qu’à jeter un regard dans cette chambre et sous le lit, comme je l’ai fait en entrant, pour voir qu’il n’y avait plus personne dans la chambre, que ma fille à l’agonie.

– Que pensez-vous, vous, monsieur Darzac, qui n’avez encore rien dit ? » demanda le juge.

M. Darzac répondit qu’il ne pensait rien.

« Et vous, monsieur le chef de la Sûreté ? »

M. Dax, le chef de la Sûreté, avait jusqu’alors uniquement écouté et examiné les lieux. Il daigna enfin desserrer les dents :

« Il faudrait, en attendant que l’on trouve le criminel, découvrir le mobile du crime. Cela nous avancerait un peu, fit-il.

– Monsieur le chef de la Sûreté, le crime apparaît bassement passionnel, répliqua M. de Marquet. Les traces laissées par l’assassin, le mouchoir grossier et le béret ignoble nous portent à croire que l’assassin n’appartenait point à une classe de la société très élevée. Les concierges pourraient peut-être nous renseigner là-dessus ? »

Le chef de la Sûreté continua, se tournant vers