poser que l’assassin agissait pour le compte de l’homme aux pas élégants ?
— Non ! non ! répliqua Rouletabille avec un étrange sourire… « J’attendais ces pas-là depuis le commencement de l’affaire. » Je les ai, je ne vous les abandonne pas. Ce sont les pas de l’assassin !
— Et les autres pas, les pas grossiers, qu’en faites-vous ?
— Ce sont encore les pas de l’assassin.
— Alors, il y en a deux ?
— Non ! Il n’y en a eu qu’un et il n’a pas eu de complice…
— Très fort ! très fort ! » cria de sa place Frédéric Larsan.
« Tenez, continua le jeune reporter, en nous montrant la terre remuée par des talons grossiers ; l’homme s’est assis là et a enlevé les godillots qu’il avait mis pour tromper la justice, et puis, les emportant sans doute avec lui, « il s’est relevé avec ses pieds à lui » et, tranquillement, a regagné, au pas, la grande route, en tenant sa bicyclette à la main. Il ne pouvait se risquer, sur ce très mauvais sentier, à courir à bicyclette. Du reste, ce qui le prouve, c’est la marque légère et hésitante de la bécane sur le sentier, malgré la mollesse du sol. S’il y avait eu un homme sur cette bicyclette, les roues fussent entrées profondément dans le sol… Non, non, il n’y avait là qu’un seul homme : l’assassin, à pied !
— Bravo ! Bravo ! » fit encore le grand Fred…