Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 1.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
LE JUGE D’INSTRUCTION INTERROGE…

R. – Un homme était dans ma chambre. Il se précipitait sur moi, me mettait la main à la gorge, essayait de m’étrangler. J’étouffais déjà ; tout à coup, ma main, dans le tiroir entr’ouvert de ma table de nuit, parvint à saisir le revolver que j’y avais déposé et qui était prêt à tirer. À ce moment, l’homme me fit rouler à bas de mon lit et brandit sur ma tête une espèce de masse. Mais j’avais tiré. Aussitôt, je me sentis frappée par un grand coup, un coup terrible à la tête. Tout ceci, monsieur le juge, fut plus rapide que je ne le pourrais dire, et je ne sais plus rien.

D. – Plus rien ! … Vous n’avez pas une idée de la façon dont l’assassin a pu s’échapper de votre chambre ?

R. – Aucune idée… Je ne sais plus rien. On ne sait pas ce qui se passe autour de soi quand on est morte !

D. – Cet homme était-il grand ou petit ?

R. – Je n’ai vu qu’une ombre qui m’a paru formidable…

D. – Vous ne pouvez nous donner aucune indication ?

R. – Monsieur, je ne sais plus rien ; un homme s’est rué sur moi, j’ai tiré sur lui… Je ne sais plus rien… »

Ici se termine l’interrogatoire de Mlle  Stangerson. Joseph Rouletabille attendit patiemment M. Robert Darzac. Celui-ci ne tarda pas à apparaître.