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l’avaient fait prévoir, la double silhouette de MM. Souques et Ordinal apparut.

Titin les attendait avec une hâte et une inquiétude extrêmes. Apportaient-ils le mot de l’énigme ?

Ils rapportaient.

— Nous avons vu l’acte de mariage, dit Ordinal. Vous allez tout comprendre ! Par cet acte, M. et Mme Pincalvin reconnaissent et légitiment un enfant que la Cioasa a mis au monde, il y a vingt-cinq ans et qui n’est autre que Giaousé Babazouk ! Giaousé Babazouck devient donc par sa mère, le seul héritier des Supia !

« Nous avons appris bien d’autres choses. Cet enfant, dont la Cioasa avait accouché subrepticement entre les bras de la Boccia, avait été abandonné par celle-ci dans un ruisseau de la vieille ville, sur ordre du Supia. La Cioasa croyait son enfant mort. La Boccia avait reçu du Supia une somme assez rondelette qui lui permettait d’acheter la petite maison de la rue la Tousson et la mettait à l’abri du besoin. Mais elle ne cessait de s’intéresser au Babazouk. Elle déposa chez le notaire de la Fourca un pli scellé dans lequel elle retraçait toute l’histoire et établissait la filiation du Babazouk. Ce pli devait être remis après sa mort à la Cioasa. Ainsi assurait-elle le sort du Babazouk, sans se porter préjudice à elle-même tant qu’elle vivrait.

« C’était la Tulipe qui avait reçu ce pli. La Tulipe était curieux et il connaissait plus d’une façon de pénétrer le secret d’un pli, si bien cacheté fût-il. Dès qu’il fut au courant