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voici ! il en a réveillé d’autres, qui sont accourus tout de suite et qui ont vu, eux, ce qui s’est passé pendant la demi-heure en question.

— Qui ? Qui ? Qui ? lui cria-t-on encore.

— Messieurs, reprit Titin, qui parut soudain assez embarrassé (ce qui n’échappa ni à Supia ni à Hippothadée) messieurs, vous savez que Castel, le chauffeur de M. Supia, couchait à la Patentaine.

— Il a été établi qu’il n’y a pas couché cette nuit-là ! protesta Supia.

— C’est exact ! fit Titin, mais il y avait une personne qui, cette nuit-là, l’attendait dans les communs.

— C’est vous qui le dites ! Ah ! cette fois, il faut nous dire qui ! s’écrièrent en même temps Hippothadée et Supia. Assez de boniments ! assez d’histoires ! Il nous a annoncé des preuves, qu’il les donne !

— Ils ont raison ! firent quelques voix.

— Vous devez comprendre, Titin, fit le président en intervenant pour la première fois, que tout ce que vous venez de dire là est tellement horrible qu’il vous est impossible de vous dérober plus longtemps !

— Messieurs, cette personne déclara Titin après avoir jeté un coup d’œil autour de lui, cette personne est mère de famille… et je ne me reconnais pas le droit…

Ce fut une explosion chez Supia et chez Hippothadée et parmi tous leurs amis.

Et il y eut aussi un gros murmure de désappointement dans le reste de l’auditoire.

— Que ces messieurs ne triomphent pas trop vite ! fit Titin de qui l’extrême fureur était tombée pour faire place à un calme non