Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/352

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mes. Ils pouvaient deviser tranquillement en buvant un coup de « blec »…

Ce cabaret se trouvait sur la place haute de la Fourca et l’on y ignorait encore l’affreuse découverte du cadavre de Caroline quand des groupes qui revenaient de la Patentaine mirent au courant « les quatre » de toute l’affaire et du mot terrible laissé au cou de la pendue par Hardigras.

« Ça n’est pas Titin qui a fait ça ! » Tel était l’avis de tout le monde.

— C’est un sacré maudit, ajouta Tony Bouta, celui qui a pris un détour pareil pour faire croire à ce mensonge-là ! Il devrait être pendu en place de la petite, il le mérite !

Et tous répétèrent :

— Oui… oui ! Il le mérite !

Seuls Tantifla et Pistafun ne disaient rien. Ils se regardaient à la dérobée avec des figures toutes pâles d’angoisse et de souci. Leur silence ne fut point remarqué sur-le-champ, mais, plus tard, on se le rappela.

Sur ces entrefaites, d’autres groupes arrivèrent qui discutaient sur ce que venait de raconter le maire. Après le départ des gens de justice, le Petou était rentré chez lui, plein de tristesse, en disant : « C’est la bouteille à l’encre ! » faisant entendre par là que l’affaire était bien embrouillée.

Voici tout de même ce qui résultait de cette première enquête après interrogatoire de Supia et du prince Hippothadée, Thélise n’étant aucunement en état de fournir le moindre renseignement.

Les premières constatations avaient établi que le prince Hippothadée avait été envoyé par