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comme un frère, et ni Nathalie ni moi ne t’avons manqué.

Il y eut un gros silence. Titin fit encore :

— Donnant, donnant, veux-tu rester l’ami du Bastardon, Giaousé ?

Et il lui releva la tête de ses deux mains et l’autre sentit son regard qui le brûlait. Alors il fit entendre un gémissement :

— Tu sais bien que j’ai toujours fait ce que t’as voulu, Titin ! Aujourd’hui ce sera de même, puisque j’ai accoutumé !

— Embrasse-moi, Gé !…

Et Titin lui ouvrit les bras. Mais le Babazouk l’embrassa mal.

— N. de D… La garce ! fit-il, c’est bien pour toi !… Allons, viens, Nathalie.

— Que Dieu vous bénisse ! Tout est arrangé, fit le commissaire en prenant congé.

Avant de partir avec le Babazouk qui lui tenait rudement le poignet, Nathalie, qui s’était reprise à pleurer, fit entendre :

— Ah ! Titin ! Tu aurais dû me laisser partir toute seule !… Tu verras ! Tu verras !…

— Je serai à la Fourca demain ! Espère, Nathalie. Entre nous, pour l’amitié, c’est à la vie, à la mort !

Titin se tourna vers les autres :

— Rentrez à la Fourca avec eux ! Giaousé est encore à la rancune ! Mais je le connais, ça lui passera ! Faites-lui de bonnes figures et dites-lui que je l’aime, et persuadez Nathalie d’être gentille avec lui.

— Il est bien misérable ! Tu, ferais bien de venir avec nous, émit Sixte.

— Je ne crois pas, fit la Tulipe. Titin a raison. Faut attendre.