aussi facilement par la bande de Hardigras !
C’est certainement la première fois qu’on les fait boire de force ! Ne vous semble-t-il point qu’il y a là matière à réflexions ?
— C’est tout réfléchi ! proclama M. Hyacinthe… Ce sont des complices ! Cet imbécile de Morelli n’a rien trouvé de mieux pour arrêter Hardigras que de s’adresser à des gens qui se feraient tuer pour lui !
— Je les en crois fort capables ! répliqua M. Bezaudin.
— À qui le dites-vous, monsieur le commissaire ? Allons ! Il faut arrêter tout de suite ces quatre bougres-là, à moins qu’ils ne soient déjà sous les verrous !
À ces mots, qui partaient d’un bon naturel, M. le commissaire sourit.
— Si vous étiez venu nous voir plus souvent, fit-il, vous sauriez, monsieur Supia, que le premier soin de la police est de laisser les malandrins en liberté. Que voulez-vous que nous en fassions en prison ? Ils sont d’un rendement nul, tandis que si nous avons l’air de ne nous douter de rien, si nous les laissons faire tout ce qu’ils veulent, il nous est loisible de surveiller leur manœuvre et de les prendre sur le fait !
— Je comprends ! soupira M. Supia, vous les arrêterez quand ils m’auront assassiné ! En attendant, ils vont continuer à me voler !
— Non ! répondit péremptoirement M. Bezaudin… Connaissez-vous M. Souques ?… Enfin, vous en avez bien entendu parler… Et M. Ordinal ?… Vous ne connaissez pas non plus M. Ordinal ?… Eh bien ! monsieur Supia, J’aurai l’occasion de vous les présenter ! Ce