Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

te-Carlo, je me disais : « Qu’il vienne seulement cet après-midi, ouné série de dix et zé reprendrai ma revanche, ze le jure !… »

— Mais elle n’est pas venue ! fit Titin.

— Non monseigneur… Tout l’après-midi et même une partie de la soirée, zé mé souis défendou comme un lion ! Zé né souis tombé que sur des intermittences ! Zé n’est même pas pu payer l’auto qui m’a ramené de Monte-Carlo, et le plus extraordinaire, monseigneur, c’est que ces faquins se sont refusés à la payer à l’hôtel !… C’est oune honte !… Je mé plaindrai à mon consoul !…

— Alors, l’auto attend toujours ? demandai Titin.

— Monseigneur est bien bon de s’occuper de ces détails ! Qu’il aille au diable, ce chauffeur ! Est-ce que je m’en occupe, moi ?

À ce moment, on frappa à la porte du salon particulier réservé au Bastardon de Transalbanie et un laquais se présenta :

— Monsieur le comte ! dit-il à Odon Odonovitch, c’est le chauffeur qui ne veut pas s’en aller !…

— Dites-lui, laissa tomber le comte avec la plus hautaine indifférence, que z’ai besoin de lui, demain matin, à dix heures tapant ! Et surtout, zé recommandé bien qu’on ne le paie pas, cet homme, comme cela, zé souis sûr qu’il sera là !

— Bien, monsieur le comte !

Et le larbin s’en fut.

— Vous voyez ! Voici une affaire arrangée, monseigneur ! Tout s’arrange, dans la vie…

— Mais demain matin, comment ferez-vous ?

— Demain, il fera zour, monseigneur, et la