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renseigné, dites-moi pourquoi je vous ai fait venir !…

— Pour que je vous rende Mlle Agagnosc !…

— Ah bien ! vous jouez franc jeu, vous !… Vous avouez donc que c’est vous qui avez enlevé la mariée !

— Je n’avoue rien du tout ! M. Ordinal pourra vous dire qu’il ne m’a point quitté d’un pas pendant toute la cérémonie. Chacun a pu me voir, comme lui, chez Camousse dans le moment même que Hardigras enlevait Mlle Agagnosc.

— Pardon ! à ce moment-là, M. Ordinal n’a pu rien voir du tout, attendu que votre ami Pistafun l’avait enfermé dans « le petit endroit ».

— Ce n’est pas ainsi que Pistafun m’a raconté l’affaire, répliqua Titin. Pistafun m’a dit qu’il avait cru voir, à un signe que lui faisait M. Ordinal, que celui-ci lui demandait où était le « petit endroit » et il l’y conduisit immédiatement. Que M. Ordinal ait été alors un peu bousculé et qu’il ait éprouvé quelque difficulté par la suite à sortir du « petit endroit », cela ne saurait étonner personne, vu qu’il y avait une foule considérable chez Camousse ; ceci dit, vous comprendrez comme moi que Pistafun ait pu marquer quelque mécontentement du traitement qu’on lui avait fait subir pour avoir, une fois dans sa vie, rendu service à la police ! Mais je le connais ! Je suis sûr qu’il ne recommencera plus ! Quant à ses amis, comment n’auraient-ils pas été outrés par tant d’injustice ? Et vous les coffrez !… En vérité, je m’étonne que vous ne m’ayez pas déjà arrêté moi-même ! Aujourd’hui, vous ne rêvez