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— Ah ! mes enfants, il a le délire… Il ne sait plus ce qu’il dit ! Il ne fait qu’appeler Titin !… Titin et le curé !

— Mais il est ici, monsieur Titin…

Mme Papajeudi l’aperçut :

— Ah ! mon pauvre garçon ! sanglota-t-elle, notre pauvre Papajeudi est bien mal. Vous devriez monter le voir, le raisonner, du reste il ne fait que parler de vous !

— Je monte, dit Titin.

Quand « l’enfant de Carnevale » entra dans la chambre, le malade, qui était en proie à une grosse fièvre, sembla vouloir sauter du lit pour courir au-devant de lui.

— Enfin te voilà ! Ah ! Titin, mon brave Titin, je ne voulais pas mourir, vois-tu, sans te dire… sans te dire que je t’aime bien !…

— Mais vous n’allez pas mourir, monsieur Papajeudi, moi aussi je vous aime bien, vous avez toujours été bon pour moi…

— Calmez-le, soupira Mme Papajeudi.

M. Papajeudi regarda sa femme :

— Il faut nous laisser seuls, lui dit-il.

— Je m’en vais, mon ami…

Et en passant derrière le Bastardon :

— Mon Dieu ! soupira-t-elle, je lui avais pourtant assez dit : Surtout, Papajeudi ne mange pas de « tourta de blea », et chaque fois il s’en gonfle. Ah ! les hommes !…

Quand elle fut partie, Titin s’approcha du chevet du malade.

— Pousse le verrou Titin !… Et viens ici, donne-moi ta main. La main de Papajeudi était brûlante.

— Je suis bien bas, mon garçon !… Si ! si ! je te dis que je suis très bas !… c’est le bon