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— Ces messieurs vous attendent, monsieur.

Titin enleva son chapeau et s’assit. Il avait en face de lui MM. Durando et Gianelli.

— Vous avez demandé M. Menica ? fit M. Gianelli d’une voix rêche. Nous ne savons ce qu’il est devenu depuis bien longtemps.

— Comment ? Vous ne savez pas où est votre fils ?

— Menica n’est pas mon fils. Il est tout au plus mon neveu. Il y a bien des années que je n’en ai plus entendu parler !… C’est tout ce que vous désiriez savoir, monsieur ?

— C’est tout ! J’ai bien l’honneur de vous saluer, messieurs !…

Il se dirigea vers la porte, puis se retourna :

— Monsieur Durando, je désirerais vous dire un petit mot.

M. Durando le suivit dans le magasin.

— Le vieux est fâché avec Menica, dit Titin… Il n’y a rien à en tirer et c’est dommage, car j’ai une bonne nouvelle à apprendre à Menica… J’ai retrouvé un objet des plus précieux qu’il a perdu il y a quelques années, avant son départ de Nice… Un objet, monsieur Durando, qui vaut son pesant d’or. Quelque chose dont la valeur a augmenté singulièrement en vieillissant. Je ne puis vous en dire plus long, mais si vous pouviez me donner une indication qui m’aiderait à restituer à M. Menica…

— Écoutez, monsieur Titin, je ne demande qu’à vous faire plaisir. Vous m’avez fait trop rire le premier dimanche de Carnaval ! J’étais sur la place du Palais et je ne tiens pas à ce qu’un jour vous me traitiez comme ce pauvre M. Supia ! Eh bien, Menica, en nous quittant,