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sa droite et à sa gauche, et, tout à fait rassuré sur leur isolement à tous deux, il dit, plus bas encore qu’il n’avait parlé durant tout cet entretien :

— Oui, de l’Association du roi des Catacombes, de l’A. C. S. comme ils disent, de l’Assurance contre la société.

— Vous la connaissez bien ? demanda Sinnamari.

— J’en suis ! fit Dixmer, dans un souffle.

— Je m’en doutais, répliqua le procureur, nullement étonné.

— Promettez-vous ?… Songez que je serai votre homme… à vous !… Un homme qui vous admire !… qui vous aime !… qui a appris aujourd’hui à vous connaître et à vous craindre !… On a besoin d’un homme comme moi quand on est un homme comme vous ! Promettez-vous ?…

Dixmer semblait supplier et menacer à la fois… Il jouait sa dernière cartouche… son visage était ruisselant de sueur…

À ce moment, on entendit du bruit dans le vestibule. M. Cyprien se montra.

— C’est M. le préfet de police qui demande à parler à monsieur le procureur impérial, dit l’huissier.

— Faites entrer ! ordonna Sinnamari.

Et, se tournant vers Dixmer qui attendait :

— Monsieur Dixmer, il faut que vous sachiez que le procureur impérial n’a besoin de personne… Voici M. le préfet de police qui vient à nous. Vous allez nous dire ce que vous savez de votre roi Mystère et comment nous pourrons mettre la main dessus, ce qui importe en ce moment par-dessus tout… À la suite de cet entretien, M. le préfet de police et moi, nous déciderons de votre sort !… Ou vous serez le chef de la Sûreté, et vous savez que quand je promets, je tiens !… Ou vous serez déféré à la justice pour avoir voulu faire chanter un magistrat de l’empire !… Ou encore… ou encore je ne donnerais pas deux sous de votre peau !… Bonjour, mon cher préfet !…

Et Sinnamari serra la main du préfet, qui venait de pénétrer dans son cabinet, et qui, pour la raison sans doute qu’il venait d’en laisser échapper un, avait la figure défaite d’un condamné à mort.

IV

L’AMATEUR DE PERROQUETS

Le matin même de ce jour qui vit se dérouler des événements si importants pour notre récit, vers dix heures et demie, un homme qu’à sa belle barbe blonde taillée en éventail, on reconnaissait pour ne