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l’heure à laquelle nous allions « savoir », se remémora quelques anciennes anecdotes qu’il me conta sans paraître du reste y prendre le moindre plaisir. Je n’étais guère à ce qu’il me disait. Ainsi arrivâmes-nous à Toulon.

Quel voyage ! Il eût pu être si beau ! À l’ordinaire, c’était avec un enthousiasme toujours nouveau que je revoyais ce pays merveilleux, cette côte d’azur aperçue au réveil comme un coin de paradis après l’horrible départ de Paris, dans la neige, dans la pluie ou dans la boue, dans l’humidité, dans le noir, dans le sale ! Avec quelle joie, le soir, je posais le pied sur les quais du prestigieux P.-L.-M., sûr de retrouver le glorieux ami qui m’attendrait, le lendemain matin, au bout de ces deux rails de fer : le soleil !

À partir de Toulon, notre impatience devint extrême. À Cannes, nous ne fûmes point surpris du tout en apercevant sur le quai de la gare M. Darzac qui nous cherchait. Il avait été certainement touché par la dépêche que Rouletabille lui avait envoyée de Dijon, annonçant l’heure de notre arrivée à Menton. Arrivé lui-même avec Mme Darzac et M. Stangerson, la veille à dix heures du matin, à Menton, il avait dû repartir ce matin même de Menton et venir au-devant de nous jusqu’à Cannes, car nous pensions bien que, d’après