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Il me tenait par la main et je sentais toujours sa fièvre. Nous nous arrêtâmes bientôt devant un petit temple de style jésuite qui dressait devant nous son porche orné de ces demi-cercles de pierre, sortes de « consoles renversées », qui sont le propre d’une architecture qui n’a contribué en rien à la gloire du xviie siècle. Ayant poussé une petite porte basse, Rouletabille me fit entrer sous une voûte harmonieuse au fond de laquelle sont agenouillées, sur la pierre de leurs tombeaux vides, les magnifiques statues de marbre de Catherine de Clèves et de Guise le Balafré.

— La chapelle du collège, me dit tout bas le jeune homme.

Il n’y avait personne dans cette chapelle.

Nous l’avons traversée en hâte. Sur la gauche, Rouletabille poussa très doucement un tambour qui donnait sur une sorte d’auvent.

— Allons, fit-il tout bas, tout va bien. Comme cela, nous serons entrés dans le collège et le concierge ne m’aura pas vu. Certainement il m’aurait reconnu !

— Quel mal y aurait-il à cela ?

Mais justement, un homme, tête nue, un trousseau de clefs à la main, passa devant l’auvent et Rouletabille se rejeta dans l’ombre.

— C’est le père Simon ! Ah ! comme il a vieilli ! Il n’a plus de cheveux. Attention !…