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Je passai le journal à Rouletabille qui haussa les épaules, et fit :

— Bah !… Sans me demander mon avis !… Qu’est-ce que monsieur mon directeur veut que j’aille faire là-bas ?… Il ne m’intéresse pas, moi, le tsar… avec les révolutionnaires… c’est son affaire !… ce n’est pas la mienne !… qu’il se débrouille… En Russie !… je vais demander un congé, oui !… j’ai besoin de me reposer, moi !… Sainclair, mon ami, voulez-vous ?… Nous irons nous reposer ensemble quelque part !…

— Non ! Non ! m’écriai-je avec une certaine précipitation, je vous remercie !… j’en ai assez de me reposer avec vous !… j’ai une envie folle de travailler…

— Comme vous voudrez, mon ami ! Moi, je ne force pas les gens…

Et comme nous approchions de Paris, il fit un brin de toilette, vida ses poches et fut surpris tout à coup de trouver dans l’une d’elles une enveloppe toute rouge qui était venue là sans qu’il pût s’expliquer comment.

— Ah ! bah ! fit-il, et il la décacheta.

Et il partit d’un vaste éclat de rire. Je retrouvais mon gai Rouletabille, je voulus connaître la cause de cette merveilleuse hilarité.

— Mais je pars ! mon vieux ! me fit-il. Mais je pars !… Ah ! du moment que c’est comme