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cendu à ce néant où, d’après sa théorie, tout, chaque jour, va se perdre, mais qui, chaque jour, crée tout, nous avons pensé qu’il était préférable de « prendre les devants » et de raconter toute la vérité.

Brignolles ! quel jeu avait donc été le sien dans cette seconde et terrible affaire ? À l’heure où je me trouvais ― c’était le lendemain du drame final ― dans le train qui me ramenait à Paris, à deux pas de la Dame en noir et de Rouletabille qui s’embrassaient en pleurant, je me le demandais encore ! Que de questions je me posais en appuyant mon front à la vitre du couloir de mon sleeping-car… Un mot, une phrase de Rouletabille m’eussent évidemment tout expliqué… mais il ne pensait guère à moi depuis la veille… Depuis la veille, la Dame en noir et lui ne s’étaient pas quittés…

On avait dit adieu, à la Louve même, au professeur Stangerson… Robert Darzac était parti tout de suite pour Bordighera où Mathilde devait le rejoindre… Arthur Rance et Mrs Edith nous avaient accompagnés à la gare. Mrs Edith, contrairement à ce que j’espérais, ne montra aucune tristesse de mon départ. J’attribuai cette indifférence à ce que le prince Galitch était venu nous rejoindre sur le quai. Elle lui avait donné des nouvelles du vieux Bob, qui étaient excellentes, et ne s’était plus occupée de moi.