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que des murs et des barreaux… nous nous attendions à tout, ou plutôt à rien, car c’était surtout la pensée de la disparition, de l’envolement, de la dissociation de la matière de Larsan qui nous hantait et nous rendait plus fous.

Quand la porte eut commencé de céder, Rouletabille ordonna aux domestiques de reprendre leurs fusils, avec la consigne, cependant, de ne s’en servir que s’il était impossible de s’emparer de lui, vivant. Puis, il donna un dernier coup d’épaule et la porte étant enfin tombée, il entra le premier dans la pièce.

Nous le suivions. Et, derrière lui, sur le seuil, nous nous arrêtâmes tous, tant ce que nous vîmes nous remplit de stupéfaction. D’abord, Larsan était là ! Oh ! il était visible ! On ne voyait que lui dans la chambre. Il était tranquillement assis dans un fauteuil, au milieu de la pièce, et nous regardait de ses grands yeux calmes et fixes. Ses bras s’allongeaient aux bras du fauteuil. Sa tête s’appuyait au dossier. On eût dit qu’il nous donnait audience et qu’il attendait que nous lui exposions nos revendications. Je crus même discerner un léger sourire sur sa lèvre ironique.

Rouletabille s’avança encore :

— Larsan, fit-il… Larsan, vous rendez-vous ?…