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femme qui accourt vous y chercher !… Elle vous trouve debout… Vous n’avez pas même le temps de vous rasseoir… Tout est-il sauvé ? Hélas ! non… Votre malheur ne fait que commencer… Car l’atroce pensée que vous êtes peut-être ensemble Darzac et Larsan ne la quitte plus. Sur le quai de la gare, en passant sous un bec de gaz, elle vous regarde, vous lâche la main et se jette comme une folle dans le bureau du chef de gare… Ah ! vous aviez encore compris ! Il faut chasser l’abominable pensée tout de suite… Vous sortez du bureau et vous refermez précipitamment la porte, et vous aussi, vous prétendez que vous venez de voir Larsan ! Pour la tranquilliser, et pour nous tromper aussi, dans le cas où elle oserait nous dévoiler sa pensée… vous êtes le premier à m’avertir… à m’envoyer une dépêche !… Hein ? comme, éclairée de ce jour, toute votre conduite devient nette ! Vous ne pouvez lui refuser d’aller rejoindre son père… Elle irait sans vous !… Et comme rien n’est encore perdu, vous avez l’espoir de tout rattraper… Au cours du voyage, votre femme continue à avoir des alternatives de foi et de terreur. Elle vous donne son revolver, dans une sorte de délire de son imagination, qui pourrait se résumer dans cette phrase : « Si c’est Darzac, qu’il me défende ! et si c’est Larsan, qu’il me tue !… Mais que je cesse de ne plus