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l’affaire est éclaircie… Oh ! j’ai beaucoup étudié l’incident de Bourg… je continue à raisonner… ne vous épouvantez pas… Vous êtes à Bourg, dans le buffet… Vous croyez que votre femme, ainsi qu’elle vous l’a annoncé, vous attend hors de la gare… Ayant terminé votre correspondance, vous éprouvez le besoin d’aller dans votre compartiment, faire un peu de toilette… jeter le coup d’œil du maître ès camouflage sur votre déguisement. Vous pensez : encore quelques heures de cette comédie, et, passé la frontière, dans un endroit où elle sera bien à moi, définitivement à moi, je mettrai bas le masque… car ce masque, tout de même, il vous fatigue… et si bien vous fatigue-t-il, ma foi, que, arrivé dans le compartiment, vous vous accordez quelques minutes de repos… Vous l’entendez donc !… Vous vous soulagez de cette barbe menteuse et de vos lunettes, et, juste, dans le même moment, la porte du compartiment s’ouvre… Votre femme, épouvantée, ne prend que le temps de voir cette face sans barbe dans la glace, la face de Larsan, et de s’enfuir, en poussant une clameur épouvantée… Ah ! vous avez compris le danger !… Vous êtes perdu si, immédiatement, votre femme, ailleurs, ne voit pas Darzac, son mari. Le masque est vite remis et vous descendez à contre-voie par la glace du coupé et vous arrivez au buffet avant votre