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chose que je me suis dite, quand j’ai examiné les conditions de votre manifestation Darzac à vous, est celle-ci : « Bah ! si c’était Larsan ! la fille du professeur Stangerson s’en serait bien aperçue ! » Évidemment, n’est-ce pas ?… Évidemment !… Or, en examinant l’attitude de celle qui est devenue, à votre bras Mme Darzac, j’ai acquis la certitude, Monsieur, qu’elle vous soupçonnait tout le temps d’être Larsan.

Mathilde, qui était retombée sur une chaise, trouva la force de se soulever et de protester d’un grand geste épeuré.

Quant à M. Darzac, son visage semblait plus que jamais ravagé par la souffrance. Il s’assit, en disant à mi-voix :

— Se peut-il que vous ayez pensé cela, Mathilde ?…

Mathilde baissa la tête et ne répondit pas.

Rouletabille, avec une cruauté implacable, et que, pour ma part, je ne pouvais excuser, continuait :

— Quand je me rappelle tous les gestes de Mme Darzac, depuis votre retour de San-Remo, je vois maintenant dans chacun d’eux l’expression de la terreur qu’elle avait de laisser échapper le secret de sa peur, de sa perpétuelle angoisse… Ah ! laissez-moi parler, monsieur Darzac… il faut que je m’explique ici, il le faut pour que