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du mariage terminée. Il ne pouvait entrer dans l’esprit du jeune homme que Larsan eût laissé s’accomplir l’acte qui donnait Mathilde Stangerson à M. Darzac, s’il avait été encore vivant. Larsan n’avait qu’à se montrer pour empêcher le mariage, et, si dangereuse qu’eût été, pour lui, cette manifestation, il n’eût point hésité à se livrer, connaissant les sentiments religieux de la fille du professeur Stangerson, et sachant bien qu’elle n’eût jamais consenti à lier son sort à un autre homme, du vivant de son premier mari, se trouvât-elle même délivrée de celui-ci par la loi humaine ! En vain eût-on invoqué auprès d’elle la nullité de ce premier mariage au regard des lois françaises, il n’en restait pas moins qu’un prêtre avait fait d’elle la femme d’un misérable, pour toujours !

Et Rouletabille, essuyant la sueur qui coulait de son front, ajoutait :

— Hélas ! rappelez-vous, mon ami… Aux yeux de Larsan « le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat » !

Je mis ma main sur la main de Rouletabille. Il avait la fièvre. Je voulus le calmer, mais il ne m’entendait pas.

— Et voilà qu’il aurait attendu après le mariage, quelques heures après le mariage, pour apparaître, s’écria-t-il. Car, pour moi, comme pour vous, Sainclair, n’est-ce pas ? la