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résolue d’un justicier. Mais ce qui, par-dessus tout, ajouta à notre émoi, fut l’apparition du père Jacques, de Walter et de Mattoni dans la Cour du Téméraire. Ils étaient tous trois armés de fusils et vinrent se placer en silence devant la porte d’entrée de la Tour Carrée où ils reçurent, de la bouche de Rouletabille, avec une passivité toute militaire, la consigne de ne laisser sortir personne du Vieux Château. Mrs Edith au comble de la terreur, demanda à Mattoni et à Walter qui lui étaient particulièrement fidèles, ce que pouvait bien signifier une pareille manœuvre, et qui elle menaçait ; mais à mon grand étonnement, ils ne lui répondirent pas. Alors, elle s’en fut se placer héroïquement au travers de la porte qui donnait accès dans le salon du vieux Bob, et, les deux bras étendus comme pour barrer le passage, elle s’écria d’une voix rauque :

— Qu’est-ce que vous allez faire ? Vous n’allez pourtant pas le tuer ?…

— Non, Madame, répliqua sourdement Rouletabille. Nous allons le juger… Et pour être plus sûrs que les juges ne seront point des bourreaux, nous allons jurer sur le cadavre du père Bernier, après avoir déposé nos armes, que nous n’en gardons aucune sur nous.

Et il nous entraîna dans la chambre mortuaire où la mère Bernier continuait de gémir