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sinon que, autour de nous, malgré le cadavre incidentel de Bernier, tout continue de ce que nous redoutons, de ce dont nous frissonnons, Mrs Edith et moi, et que nous ne savons pas ?

Les gendarmes sont affairés et baragouinent autour un jargon incompréhensible. Le brigadier nous annonce qu’on a téléphoné à deux pas de là à l’auberge Garibaldi où déjeune justement le delegato ou commissaire spécial de la gare de Vintimille. Celui-ci va pouvoir commencer l’enquête que continuera le juge d’instruction également averti.

Et le delegato arrive. Il est enchanté, malgré qu’il n’ait point pris le temps de finir de déjeuner. Un crime ! un vrai crime ! dans le château d’Hercule ! Il rayonne ! ses yeux brillent. Il est déjà tout affairé, tout « important ». Il ordonne au brigadier de mettre un de ses hommes à la porte du château avec la consigne de ne laisser sortir personne. Et puis il s’agenouille auprès du cadavre. Un gendarme entraîne la mère Bernier, qui gémit plus fort que jamais dans la Tour Carrée. Le delegato examine la plaie. Il dit en très bon français : « Voilà un fameux coup de couteau ! » Cet homme est enchanté. S’il tenait l’assassin sous la main, certes, il lui ferait ses compliments. Il nous regarde. Il nous dévisage. Il cherche