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Nous nous retournons et nous ne voyons rien que de la lumière ! Pour voir, il faut fermer les yeux, comme Rouletabille fait en ce moment. Mais justement ne voilà-t-il pas qu’il les rouvre ? Une énergie nouvelle le redresse. Il est debout. Il lève vers le ciel son poing fermé.

— Ça n’est pas possible, s’écria-t-il, ou il n’y a plus de bon bout de la raison !

Et il se jette par terre, et le revoilà à quatre pattes, le nez sur le sol, flairant chaque caillou, tournant autour du cadavre et de la mère Bernier qu’on a tenté en vain d’éloigner du corps de son mari, tournant autour du puits, autour de chacun de nous. Ah ! c’est le cas de le dire : le revoilà tel qu’un porc cherchant sa nourriture dans la fange, et nous sommes restés à le regarder curieusement, bêtement, sinistrement. À un moment, il s’est relevé, a pris un peu de poussière et l’a jetée en l’air avec un cri de triomphe comme s’il allait faire naître de cette cendre l’image introuvable de Larsan. Quelle victoire nouvelle le jeune homme vient-il de remporter sur le mystère ?… Qui lui fait, à l’instant, le regard si assuré ! Qui lui a rendu le son de sa voix ? Oui, le voilà revenu à l’ordinaire diapason quand il dit à M. Robert Darzac :

— Rassurez-vous, Monsieur, rien n’est changé !