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Et nous cherchons le couteau partout sans le trouver. L’homme qui a frappé l’aura emporté. Où est l’homme ? Quel homme ? Si nous ne savons rien, Bernier, lui, a su avant de mourir et il est peut-être mort de ce qu’il a su !… Frédéric Larsan ! Nous répétons en tremblant les deux mots du mort.

Tout à coup, sur le seuil de la poterne, nous voyons apparaître le prince Galitch, un journal à la main. Le prince Galitch vient à nous en lisant le journal. Il a un air goguenard. Mais Mrs Edith court à lui, lui arrache le journal des mains, lui montre le cadavre et lui dit :

— Voilà un homme que l’on vient d’assassiner. Allez chercher la police.

Le prince Galitch regarde le cadavre, nous regarde, ne prononce pas un mot, et s’éloigne en toute hâte ; il va chercher la police. La mère Bernier continue à pousser des gémissements. Rouletabille s’assied sur le puits. Il paraît avoir perdu toutes ses forces. Il dit à mi-voix à Mrs Edith :

— Que la police vienne donc, Madame !… C’est vous qui l’aurez voulu !

Mais Mrs Edith le foudroie d’un éclair de ses yeux noirs. Et je sais ce qu’elle pense. Elle pense qu’elle hait Rouletabille qui a pu un instant la faire douter du vieux Bob. Pendant qu’on assassinait Bernier, est-ce que le vieux