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Il était arrivé au rez-de-chaussée et traversait le vestibule en levant la tête vers moi comme s’il sentait peser mon regard sur lui. Instinctivement, je me rejetai en arrière. Et puis, je revins à mon poste d’observation juste à temps pour le voir disparaître dans un couloir qui conduisait à un autre escalier desservant l’autre partie du bâtiment. Que signifiait ceci ? Qu’est-ce que Robert Darzac faisait la nuit dans le Château Neuf ? Pourquoi prenait-il tant de précautions pour n’être point vu ? Mille soupçons me traversèrent l’esprit, ou plutôt toutes les mauvaises pensées de tout à l’heure me ressaisirent avec une force extraordinaire et, sur les traces de Darzac, je m’élançai à la découverte de l’Australie.

J’eus tôt fait d’arriver au corridor au moment même où il le quittait et commençai de gravir, toujours fort prudemment, les degrés vermoulus du second escalier. Caché dans le corridor, je le vis s’arrêter au premier palier, et pousser une porte. Et puis je ne vis plus rien ; il était rentré dans l’ombre et peut-être dans la chambre. Je grimpai jusqu’à cette porte qui était refermée et, sûr qu’il était dans la chambre, je frappai trois petits coups. Et j’attendis. Mon cœur battait à se rompre. Toutes ces chambres étaient inhabitées, abandonnées… Qu’est-ce que M. Robert Darzac