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disparaît comme par enchantement. Alors, je me suis rapproché encore de la chapelle, et, au fur et à mesure que je diminuais la distance qui me séparait de ces ruines, je percevais un léger murmure, des paroles entrecoupées de soupirs si mouillés de larmes que mes propres yeux en devinrent humides. La Dame en noir pleurait, là, derrière quelque pilier. Était-elle seule ? N’avait-elle point choisi, dans cette nuit d’angoisse, cet autel envahi par les fleurs pour y venir apporter en toute paix sa prière embaumée ?

Tout à coup, j’aperçus une ombre à côté de la Dame en noir, et je reconnus Robert Darzac. De l’endroit où j’étais, je pouvais maintenant entendre tout ce qu’ils pouvaient se dire. L’indiscrétion était forte, inélégante, honteuse. Chose curieuse, je crus de mon devoir d’écouter. Maintenant je ne songeais plus du tout à Mrs Edith ni au prince Galitch… mais je songeais toujours à Larsan… Pourquoi ?… Pourquoi était-ce à cause de Larsan que je voulais savoir ce qu’ils disaient ? Je compris que Mathilde était descendue furtivement de la Louve pour promener son angoisse dans le jardin, et que son mari l’avait rejointe… La Dame en noir pleurait. Elle avait pris les mains de Robert Darzac et lui disait :

— Je sais… je sais toute votre peine… ne