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aimable pour ramasser cette canne, dit Rouletabille.

Ma foi, je l’ai ramassée, cependant que Rouletabille ne daignait même pas me dire merci et que Mrs Edith, bondissant tout à coup comme une lionne sur M. Robert Darzac qui opéra un mouvement de recul très accentué, poussait une clameur sauvage :

— Vous avez tué mon oncle !

Son mari et moi-même eurent de la peine à la maintenir et à la calmer. D’un côté, nous lui affirmions que ce n’était pas une raison parce que son oncle avait momentanément disparu pour qu’il eût disparu dans le sac tragique, et de l’autre nous reprochions à Rouletabille la brutalité avec laquelle il venait de nous faire apparaître une opinion qui, au surplus, ne pouvait encore être, dans son esprit inquiet, qu’une bien tremblante hypothèse. Et, nous ajoutâmes, en suppliant Mrs Edith de nous écouter, que cette hypothèse ne pouvait en aucune façon être considérée par Mrs Edith comme une injure, attendu qu’elle n’était possible qu’en admettant la supercherie d’un Larsan qui aurait pris la place de son respectable oncle. Mais elle ordonna à son mari de se taire et, me toisant du haut en bas, elle me dit :

— Monsieur Sainclair, j’espère, fermement