Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/340

Cette page a été validée par deux contributeurs.

elle le découvrira certainement, elle ! (Cette allusion voulue à l’impuissance intellectuelle de mon ami laissa celui-ci parfaitement indifférent.) Et je vous avouerai même une chose, monsieur Rouletabille, ajouta-t-elle, c’est que je trouve qu’on aurait pu l’avertir plus tôt, la justice ! Cela vous eût évité quelques longues heures de garde et de nuits d’insomnie qui n’ont, en somme, servi à rien, puisqu’elles n’ont pas empêché celui que vous redoutiez tant de pénétrer dans la place !

Rouletabille s’assit, domptant une émotion vive qui le faisait presque trembler, et, d’un geste qu’il voulait rendre évidemment inconscient, s’empara à nouveau de la canne que Mr Arthur Rance venait de poser contre le bras de son fauteuil. Je me disais : « Qu’est-ce qu’il veut faire de cette canne ? Cette fois-ci je n’y touche plus ! Ah ! je m’en garderai bien !… »

Jouant avec la canne, il répondit à Mrs Edith qui venait de l’attaquer d’une façon aussi vive, presque cruelle :

— Mrs Edith, vous avez tort de prétendre que toutes les précautions que j’avais prises pour la sécurité de M. et Mme Darzac ont été inutiles. Si elles m’ont permis de constater la présence inexplicable d’un corps de trop, elles m’ont également permis de constater