Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/335

Cette page a été validée par deux contributeurs.

passé d’une façon si mystérieuse, cette nuit, que vous-mêmes, si nous n’avions pris la précaution de vous le faire connaître, eussiez pu ne jamais le soupçonner. Mais M. et Mme Darzac sont doués de sentiments trop élevés pour oublier ce qu’ils devaient à leurs hôtes en une pareille occurrence. La plus simple des politesses leur ordonnait de vous faire savoir qu’ils avaient tué quelqu’un chez vous, cette nuit ! Quelle que soit, en effet, notre quasi-certitude de pouvoir dissimuler cette fâcheuse histoire à la justice italienne, on doit toujours prévoir le cas où un incident imprévu la mettrait au courant de l’affaire ; et M. et Mme Darzac ont assez de tact pour ne point vouloir vous faire courir le risque d’apprendre un jour par la rumeur publique, ou par une descente de police, un événement aussi important qui s’est passé justement sous votre toit.

Mr Arthur Rance, qui n’avait encore rien dit, se leva, tout blême.

— Frédéric Larsan est mort ! fit-il. Eh bien, tant mieux ! Nul ne s’en réjouira plus que moi ; et, s’il a reçu, de la main même de M. Darzac, le châtiment de ses crimes, nul plus que moi n’en félicitera M. Darzac. Mais j’estime avant tout que c’est là un acte glorieux dont M. Darzac aurait tort de se cacher ! Le mieux serait d’avertir la justice et sans tarder. Si elle