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— Qu’est-ce que Madame fait dans le salon du vieux Bob ? demanda le reporter à voix basse.

— Elle attend… elle attend le retour de M. Darzac… Elle n’ose plus rentrer dans la chambre… ni moi non plus…

— Eh bien, rentrez dans votre loge, Bernier, ordonna Rouletabille, et attendez que je vous appelle !

Rouletabille poussa la porte du salon du vieux Bob. Tout de suite nous aperçûmes la Dame en noir, ou plutôt son ombre, car la pièce était encore fort obscure, à peine touchée des premiers rayons du jour. La grande silhouette sombre de Mathilde était debout, appuyée à un coin de la fenêtre qui donnait sur la Cour du Téméraire. À notre apparition, elle n’eut pas un mouvement. Mais Mathilde nous dit tout de suite, d’une voix si affreusement altérée que je ne la reconnaissais plus :

— Pourquoi êtes-vous venus ? Je vous ai vus passer dans la cour. Vous n’avez pas quitté la cour. Vous savez tout. Qu’est-ce que vous voulez ?

Et elle ajouta sur un ton d’une douleur infinie :

— Vous m’aviez juré de ne rien voir.

Rouletabille alla à la Dame en noir et lui prit la main avec un respect infini :