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de sang… et moi aussi !… Tenez, Messieurs, mes mains sont rouges ! Ah ! pourvu que tout ça ne nous porte pas malheur ! Enfin, nous avons fait notre devoir ! Et c’était un fier bandit !… Mais, voulez-vous que je vous dise ?… Eh bien, on ne pourra jamais cacher une histoire pareille… et on ferait mieux de la raconter tout de suite à la justice… J’ai promis de me taire et je me tairai, tant que je pourrai, mais je suis bien content tout de même de me décharger d’un pareil poids devant vous, qui êtes des amis à Madame et à Monsieur… et qui pouvez peut-être leur faire entendre raison… Pourquoi qu’ils se cachent ? C’est-y pas un honneur de tuer un Larsan ! Pardon d’avoir encore prononcé ce nom-là… je sais bien, il n’est pas propre… C’est-y pas un honneur d’en avoir délivré la terre en s’en délivrant soi-même ? Ah ! tenez !… une fortune !… Mme Darzac m’a promis une fortune si je me taisais ! Qu’est-ce que j’en ferais ?… C’est-y pas la meilleure fortune de la servir, cette pauv’dame-là qu’a eu tant de malheurs !… Tenez !… Rien du tout !… rien du tout !… Mais qu’elle parle !… Qu’est-ce qu’elle craint ? Je le lui ai demandé quand vous êtes allés soi-disant vous coucher, et que nous nous sommes retrouvés tout seuls dans la Tour Carrée avec notre cadavre. Je lui ai dit : « Criez donc que vous l’avez