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reposer. Du calme, du calme, Sainclair ! Nous avons tous besoin de calme et de silence…

— Bien, mon ami, comptez sur moi !

Je lui serrai la main avec une naturelle expansion, une force qui attestait mon dévouement ; j’étais persuadé que tous ces gens-là nous cachaient quelque chose, quelque chose de très grave !…

Il entra dans sa chambre, et je n’hésitai pas à aller retrouver Rouletabille dans le salon du vieux Bob.

Mais, sur le seuil de l’appartement du vieux Bob, je me heurtai à la Dame en noir et à son fils qui en sortaient. Ils étaient tous deux si silencieux et avaient une attitude si incompréhensible pour moi, qui avais entendu les transports de tout à l’heure et qui m’attendais à trouver le fils dans les bras de sa mère, que je restai en face d’eux sans dire un mot, sans faire un geste. L’empressement que mettait Mme Darzac à quitter Rouletabille en une circonstance aussi exceptionnelle m’intrigua à un point que je ne saurais dire, et la soumission avec laquelle Rouletabille acceptait son congé m’anéantissait. Mathilde se pencha sur le front de mon ami, l’embrassa et lui dit : « Au revoir, mon enfant » d’une voix si blanche, si triste, et en même temps si solennelle, que je crus entendre l’adieu déjà lointain d’une mourante.