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et je vis au-dessous de moi Rouletabille qui, penché sur la rampe du premier palier, regardait, lui aussi.

Et il remonta jusqu’à moi.

— Hein ! fit-il, qu’est-ce que je vous avais dit !… La malheureuse !

Il paraissait à nouveau très agité.

— J’ai demandé huit jours à M. Darzac… Il faut que tout soit fini dans vingt-quatre heures ou je n’aurai plus la force de rien !…

Et il s’affala tout à coup sur une chaise. « J’étouffe !… gémit-il, j’étouffe ! » Et il arracha sa cravate. « De l’eau ! » J’allais lui chercher une carafe, mais il m’arrêta : « Non !… c’est l’eau du ciel qu’il me faut ! » Et il montra le poing au ciel noir qui ne crevait toujours point.

Dix minutes, il resta assis sur cette chaise, à penser. Ce qui m’étonnait, c’est qu’il ne me posait aucune question sur ce que la Dame en noir était venue faire chez moi. J’aurais été bien embarrassé de lui répondre. Enfin, il se leva :

— Où allez-vous ?

— Prendre la garde à la poterne.

Il ne voulut même point venir dîner et demanda qu’on lui apportât là sa soupe, comme à un soldat. Le dîner fut servi à huit heures