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était invité ici à déjeuner, Madame et Monsieur l’attendaient et n’osaient commencer sans lui. Eh bien, on a reçu une dépêche où il priait de l’excuser, parce qu’il avait manqué le train. La dépêche était datée de Moscou…

Et Bernier, ricanant drôlement, retourne sur le seuil de sa tour.

Nos yeux fixent toujours la grève. Mrs Edith et le prince continuent leur promenade vers la grotte de Roméo et Juliette ; le vieux Bob cesse soudain de gesticuler, descend de la Barma Grande, s’en vient vers le château, y entre, traverse la baille, et nous voyons très bien (du haut du terre-plein de la tour B″) qu’il a fini de rire. Le vieux Bob est devenu la tristesse même. Il est silencieux. Il passe maintenant sous la poterne. Nous l’appelons ; il ne nous entend pas. Il porte devant lui à bras tendus son plus vieux crâne et tout à coup, voilà qu’il devient furieux. Il adresse les pires injures au plus vieux crâne de l’humanité. Il descend dans la Tour Ronde et nous avons entendu quelque temps encore les éclats de sa colère jusqu’au fond de la batterie basse. Des coups sourds y retentissaient. On eût dit qu’il se battait contre les murs.

Six heures, à ce moment, sonnaient à la vieille horloge du Château Neuf. Et, presque en même temps, un roulement de tonnerre se