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fant dans une bouche de grande personne. Il fut tout à fait de l’avis de Rouletabille et, pour le prouver, il ajouta :

— Vraiment on est heureux de vous entendre parler de la sorte, car on demande maintenant au journaliste des besognes qui n’ont point affaire avec un véritable homme de lettres.

Rouletabille, indifférent, laissa tomber la conversation.

Mrs Edith la releva en parlant avec extase de la splendeur de la nature. Mais, pour elle, il n’était rien de plus beau sur la côte que les jardins de Babylone, et elle le dit. Elle ajouta avec malice :

— Ils nous paraissent d’autant plus beaux, qu’on ne peut les voir que de loin.

L’attaque était si directe que je crus que le prince allait y répondre par une invitation.

Mais il n’en fut rien. Mrs Edith marqua un léger dépit, et elle déclara tout à coup :

— Je ne veux point vous mentir, prince. Vos jardins, je les ai vus.

— Comment cela ? interrogea Galitch avec un singulier sang-froid.

— Oui, je les ai visités, et voici comment…

Alors elle raconta, pendant que le prince se raidissait en une attitude glacée, comment elle avait vu les jardins de Babylone.

Elle y avait pénétré, comme par mégarde,