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— Mon mari en est encore fou !… Jamais je ne l’aurais cru si romanesque !… Mais, moi aussi, ajouta-t-elle assez drôlement, je suis romanesque…

Et elle me regarda de cet œil curieux qui, déjà, m’avait tant troublé…

— Ah !…

C’est tout ce que je trouvais à dire.

— Ainsi j’ai beaucoup de plaisir, continua-t-elle, à la conversation du prince Galitch, qui est certainement plus romanesque que vous tous !

Je dus faire une drôle de mine, car elle en marqua un bruyant amusement. Quelle petite femme bizarre !

Alors, je lui demandai qui était ce prince Galitch dont elle nous parlait souvent et qu’on ne voyait jamais.

Elle me répliqua qu’on le verrait au déjeuner, car elle l’avait invité à notre intention ; et elle me donna, sur lui, quelques détails.

J’appris ainsi que le prince Galitch est un des plus riches boyards de cette partie de la Russie appelée « Terre noire », féconde entre toutes, placée entre les forêts du Nord et les steppes du Midi.

Héritier, dès l’âge de vingt ans, d’un des plus vastes patrimoines moscovites, il avait su encore l’agrandir par une gestion économe et intelli-