Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Darzac nous quitta en haussant les épaules. Il paraissait furieux. C’était la première fois que nous lui voyions cette humeur.

Rouletabille dit :

Mme Darzac ne nous quittera pas et M. Darzac restera.

Et il s’en alla à son tour.

Quelques instants plus tard, je vis arriver Mrs Edith. Elle avait une toilette charmante, d’une simplicité qui lui seyait merveilleusement. Elle fut tout de suite coquette avec moi, montrant une gaieté un peu forcée et se moquant joliment du métier que je faisais. Je lui répondis un peu vivement qu’elle manquait de charité puisqu’elle n’ignorait point que tout le mal exceptionnel que nous nous donnions et que la pénible surveillance à laquelle nous nous astreignions sauvaient peut-être, dans le moment, la meilleure des femmes. Alors, elle s’écria, en éclatant de rire :

— La Dame en noir ! Elle vous a donc tous ensorcelés !…

Mon Dieu ! qu’elle avait un joli rire ! En d’autres temps, certes ! je n’eusse point permis qu’on parlât ainsi à la légère de la Dame en noir, mais je n’eus point ce matin-là le courage de me fâcher… Au contraire, je ris avec Mrs Edith.

— C’est que c’est un peu vrai, fis-je…